Chaque femme, chaque homme se construit sur un parcours qui commence dès la petite enfance. La famille, l’école, les rencontres, les lectures forgent cette élaboration au fur et à mesure du temps.
Permettez moi l’évocation d’un souvenir personnel : avant même d’aller à l’école, mon père, qui venait souvent à Epinal pour
raisons professionnelles, avait pris l’habitude de me ramener des planches d’images qui soit comportaient des devinettes, des visages cachés, ou des histoires. Je me souviens de ces « trésors » que je protégeais de mes frères et qui constituaient une sorte de jardin secret où j’exerçais ma curiosité et où j’apprenais à observer. La tradition artisanale imagière, née à la fin du 18ème siècle avec Jean-Charles Pellerin a donc contribué à construire une appétence certaine pour la lecture.
Plus tard, mon père continua à m’offrir des ouvrages de Christophe, le sapeur Camember, les aventures du savant Cosinus, la
famille Fenouillard, puis vint le temps des BD avec une prédilection pour la ligne claire.
Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai été accompagné par la littérature de jeunesse pour ouvrir les yeux de mes élèves au
monde. J’ai bien sûr poursuivi en tant que formateur et l’accumulation des ouvrages, BD, romans, albums a transformé ma maison en grande bibliothèque. Le plaisir de lire, la découverte des talents d’illustrateurs, la curiosité de chercher les intentions des auteurs et de partager un moment d’émotion au travers d’un texte ont toujours guidé, tel un fil rouge, mon action d’enseignant.
Aujourd’hui, le congrès de l’Association Nationale des Conseillers Pédagogiques et Autres Formateurs se réunit, pour la 52ème
année, à Epinal. Nous sommes fiers de venir dans cette ville qui a fortement contribué à développer les imaginaires de nombreuses générations d’élèves. |